Pour moi. Dire que je dois développer le marketing autour de mes activités serait un
doux euphémisme, j'ai horreur de me vendre et pourtant, il le faut bien !
J'interviens néanmoins sur de chouettes amplis de certains qui me font confiance
pour les modifier ou les restaurer !

Non jamais. Sans en être à 100% sûr, je crains que les grosses firmes ne soient plus orientées "finances" que création d'outils musicaux.
Certes, ce serait chouette sur un CV que d'avoir pu bosser pour telle ou telle enseigne de prestige, mais replonger dans les affres d'une grosse boîte et des circonvolutions politiques m'attire peu (j'ai bossé plus de 20 ans dans une entreprise du CAC40, cela finit par être... usant ! )

Des idées piquées à droite / à gauche, chez des constructeurs / modificateurs connus (Analogman, Keeley...) et d'autres moins connus. Au fil de mes rencontres dans le monde virtuel comme le monde réel. Des échanges avec des passionnés, qui deviennent autant de pistes à creuser et à prototyper pour voir si ça sonne, ou si je laisse tomber.

Pas vraiment. Il convient de rester à l'écoute et de tenter d'attraper une bonne idée ici ou là.
Et d'être particulièrement vigilant et garder la tête froide face à l'immense manne des infos que l'on trouve sur le Net.
Il ne faut pas cracher dans la soupe : Internet permet de trouver un tas d'informations et d'astuces de très grande valeur. Mais il véhicule également des messages bizarres et du buzz : tel équipement porté aux nues un jour, du fait de la marque qui l'a sorti ou du musicien qui joue dessus, sera descendu en flammes quelques années après...

Des clones de Tube Screamer, des clones de Treble Booster Rangemaster.
Cet effet est redoutable : sur un ampli déjà "bright", il perce les tympans, fendille les dents des auditeurs et on se demande bien ce qui a pu passer par la tête du concepteur.
Sur un ampli "dark" (comme un AC-30 canal "normal"), c'est magique : le Treble Booster rajoute de la gniaque, il apporte un poil de saturation germanium et en fout plein la gueule à la première lampe de l'ampli (lorsqu'il est branché directement dans l'ampli) pour un beau crunch.
A tester également en amont d'une TS (par exemple pour sortir du mix lors d'un solo) : selon les réglages, le son peut presque devenir comme... de l'acier liquide !
Je l'utilisais même en amont d'un POD 2 avec d'excellents résultats, c'est dire !

Outre mon ampli Highwayman (mon dernier né, forcément le chouchou du moment), j'adore une pédale que j'ai appelée "Honk Machine".
C'est un OD dérivé du TS (encore ?! ben oui) et tweaké à ma manière : composants de qualité, suppression de certains composants qui ne servent à rien, doublage d'autres composants, ajout d'un boost de médium qui donne au besoin un son très rauque (le "honk")... et qui se marie particulièrement bien avec un jeu au slide, mais pas seulement !
Samples disponibles ICI

J'aime bien mon matos...
Bien sûr, j'ai réalisé des trucs qui ne se sont pas montrés à la hauteur de mes attentes. Je les garde dans un coin et m'en sert souvent comme prototypes pour tester une idée sans refaire un montage en partant de zéro.

Mon ampli Highwayman : une dizaine de watts en classe A, deux lampes différentes de sortie (6V6 et 6L6) mixables et un voicing de préamp dont je suis fier, avec une EF86 pour une saturation bien rugueuse (non, ce n'est pas un clone d'AC15 !), un son clair que j'aime beaucoup et un tone stack (réglage basse et aigu) efficace...
Je vois trop souvent des réglages de tonalité qui ne produise pas grand chose quand on tourne le bouton...
Ce préampli est déclinable en version Push Pull plus puissante (2 x 6V6 pour un gros 15W, 2 x 6L6 pour un 50W voire plus).
Samples disponibles ICI

Je vais m'attaquer à un préampli HiGain :
ce sont des bébêtes assez complexes à mettre au point (il y a néanmoins plein de gens bien qui y parviennent parfaitement, hein ?).
La difficulté est d'obtenir un max de saturation sans que ça ne bave dans tous les sens, sans un bruit de fond de folie (oscillations, hiss etc.) et sans que ça ne sonne horriblement "abeilles" (harsh) !
Perso, je suis plutôt clean/crunch, mais une bonne grosse saturation qui dégouline d'harmoniques est pour moi comme un gros gâteau à la crème : ne pas en abuser, mais c'est si bon parfois !

Divers fournisseurs (boutiques électronique sur Paris), fournisseurs sur le net, eBay etc.
Il y a de très bons fournisseurs de matériel standard, et puis il faut fureter ou passer par des boutiques spécialisées pour trouver le bon condensateur afin de restaurer un vieil ampli, par exemple.
Il faut garder la tête froide face au super composant mojo-vintage qui sonnera : le prix est souvent démentiel. Et cela dépend beaucoup du schéma de l'ampli ou de la pédale d'effet : certains schémas sont plus sensibles que d'autres à tel ou tel type de lampe, de condensateur etc.
D'une manière générale, ce qui influe le plus sur le son est, dans l'ordre : le schéma, puis le soin de réalisation (quoiqu'il y ait des contre-exemples, i.e. des trucs hyper moches et qui sonnent super bien), puis la super qualité des composants.
Dit comme ça, cela paraît réducteur et si les composants sont particulièrement pourris, ça ne sonnera pas, évidemment. Mais il vaut mieux un composant standard dans un bon schéma, qu'un super composant vintage-qui-tue dans un mauvais schéma.

Je serais plutôt collectionneur de vintage.
La limite, bien sûr, est la spéculation sur les produits et l'on atteint des prix délirants, mais cela m'attire naturellement, sans effort (le fameux "c'était mieux avant" ? En suis-je une énième victime ? je le crains).
Les vieux amplis (type JTM, Bassman, AC-30, Hiwatt, Wem, Carslbro...) me font spontanément battre le coeur un peu plus vite : leur histoire, leur odeur (ben oui !), le son, la légende etc. Je crois que c'est banal mais c'est ainsi.
Il y a néanmoins de très très belles choses aujourd'hui, c'est sûr, et ça sonne.
Le numérique, par exemple, évolue de jour en jour et trouve ses applications.
Mais des amplis qui ont vu le jour à l'époque des Beatles, des Stones, des Who... ou encore de Dirty Harry et des grosses bagnoles américaines chromées que l'on voyait dans les films, c'est un monde à part dans l'imaginaire du rock'n'roll !
Dans le film "Dark Shadows" de Tim Burton dont l'intrigue se situe dans les '70s, par exemple, je repère un Bassman Silverface qui semble équipé d'un master volume.
Je n'aurai de cesse de savoir s'il s'agit d'un anachronisme ou si ces amplis étaient déjà dotés d'un master, à l'époque ! Incurable !

Never say never !
Les goûts évoluent, l'envie de s'attaquer à de nouveaux défis, une commande particulière, on ne sait jamais...

Je n'utilise pas de Reverb "en direct" en jouant sur mes amplis. Je n'aime pas ça.
A une époque, je n'aurais pas pu m'en passer. C'est l'époque où, pour moi, un son clair était un son glin-glin sans intérêt, définit uniquement par opposition à un son saturé (en gros, à l'époque, pour moi un son clair était un son non saturé, pour accorder sa guitare quoi).
Et puis, j'ai découvert les "bons" amplis avec un bon son clair (qu'ils s'appellent Vox, Fender ou même Marshall : je dois être le seul mec au monde qui aime bien le canal Low du 2203) et j'ai également construit des amplis qui sonnaient.
Un bon ampli a un son très 3D qui se passe aisément (à mon goût) d'une Reverb.
Bien sûr, en production / enregistrement, le problème est différent et une Reverb permet de bien insérer les instruments dans le mix.
Bref, mon côté schizophrène fait que, bien que je n'utilise pas de Reverb, j'aimerais développer cet effet. Mais plutôt dans une grosse boiboîte, avec des lampes : un genre de Reverb Fender, quoi :-)
Oui, je sais, mon sens de la logique peut dérouter, parfois...

Une fois encore, il ne faut jamais dire "Jamais".
J'ai possédé une Fulltone Choralflange, cette pédale est magique, des sons incroyables.
Le seul problème est que je la sortais de son placard 5 minutes par an pour me dire "Wow, ça sonne ! " puis je la rangeais...
Dommage.
Du coup, je l'ai revendue, ainsi que tout un tas de matos pour me payer... une Strat '77 vraiment excellente ! (pas de débat stérile sur les CBS, svp ! ;-) )
Mais qui sait, un jour peut-être vais-je me réveiller en me disant qu'il faut que je conçoive un Chorus de la mort, ou un Univibe ultime ou encore ... ;-)

Quelques réparations d'amplis récents...
Ce sont des amplis "industriels", réalisés en grande quantité sur circuit imprimé où tout est calibré au millimètre.
L'intérêt est d'offrir à des prix raisonnables des amplis sympas que le plus grand nombre peut se payer (ou économiser en vue de se les payer !) et c'est très bien comme ça.
Le défaut est que la fabrication, comparée aux bons vieux trucs des '60s et '70s, peut paraître cheap et fragile. En réalité, ces appareils ne sont pas fragiles et peuvent rendre de bons et loyaux services de nombreuses années.
Mais quand on intervient dessus, on s'arrache les cheveux : les jacks d'entrée sont soudés sur le circuit imprimé (à chaque insertion d'un jack guitare, ça souffre), les câbles sont en nappe et reliés à des connecteurs comme dans les PCs (on a peur de les casser à force de connecter / déconnecter à de nombreuses reprises pour tests) et j'ai même vu des composants CMS (des composants minuscules soudés en surface) dans des amplis à lampes : pour debugger, poser une sonde d'oscilloscope et voir ce qui se passe exactement, c'est l'enfer.
A l'opposé, le pied absolu, c'est Hiwatt (les modèles "classiques" type DR103) : c'est d'une propreté de câblage hallucinante !

Commencer par un kit pédale : le travail est pré-maché. On y apprend la rigueur de câblage, à bien souder (pendant mes vacances d'étudiant, plusieurs années de suite, j'étais soudeur de robots chez Renault, il fallait travailler proprement !) et le debug quand cela ne fonctionne pas du premier coup : calme, réflexion, savoir s'arrêter quand on aboutit à une impasse pour reprendre un peu plus tard, une fois reposé etc.
Et surtout, de faibles tensions dans un pédale, là où, dans un ampli à lampes, on travaille à des tensions de 300 V et plus (mon record pour le moment est un MusicMan avec près de 800 V aux anodes des tubes de puissance) et donc, pas de danger de mort avec une pédale (sauf à manger ladite pédale, mais c'est déconseillé par le corps médical) !
Et bien sûr, lire un maximum d'articles pour tenter de comprendre pourquoi ce montage se comporte comme il le fait et échanger avec d'autres passionnés.

Oui. Le principal problème des mods, c'est le temps que cela prend.
Et il faut payer le technicien qui fait les mods. De ce fait, modifier un ampli pas très cher au départ en facturant le "juste prix" relève souvent de la gageure : peu sont près à doubler le prix d'achat pour avoir au final un ampli qui sonne infiniment mieux.
Cela se comprend et c'est un peu la quadrature du cercle.

Oui : plein !
:-)